Merci au journaliste Gilles Bechet de Mu-inthecity pour son bel article.
“Aboriginal Signature, la galerie de Bertrand Estrangin dévoile les fascinantes œuvres d’une dizaine d’artistes du Kimberley australien. Un voyage intérieur qui a la vastitude du désert.
C’est une terre de ronds et de points sur la toile de la mémoire. Sur les terres sauvages et arides de Kimberley, situées dans la région septentrionale de l’Australie, vivent encore des populations aborigène fortement imprégnées de leurs traditions millénaires, sans pour autant tourner le dos à certains progrès technologiques de notre époque contemporaine. Ce flux continu entre le passé ancestral et le présent se marque également dans leur production artistique.
Une grande modernité
Pour sa nouvelle exposition, Bertrand Estrangin présente les œuvres d’une dizaine d’artistes couvés par le centre d’art Mangkaja de la petite bourgade de Fitzroy Crossing. Ce centre d’art, créé à la fin des années 1980, a la particularité d’aborder les supports les plus divers et surprenants comme la gravure sur métal ou sur bois, l’acrylique et la peinture sur perspex. Les artistes rassemblés à Bruxelles sont des grands anciens, nés entre 1932 et 1958. De leur longue pratique de la peinture, ils ont acquis un détachement et une liberté de style qui les délie de la tradition sans jamais vraiment l’abandonner. Comme toujours chez les peintres aborigène, les toiles ne représentent pas des jeux de formes et de couleurs abstraites mais des territoires et des personnes que les artistes ont intériorisés et projeté sur leur support. Des territoires dont ils sont souvent les gardiens, des étendues arides qu’ils connaissent si bien qu’ils pourraient les peindre les yeux fermés. Dans ces contrées à l’herbe rare, où l’élevage est la seule activité viable, la connaissance des points d’eau était un gage de survie. Pour le spectateur occidental, ces paysages ou personnages qui charpentent la composition restent une abstraction, même si apparaissent par moments de la végétation ou des animaux, voir même un point d’eau…”
Suite de l’article sur le Magazine d’art Mu-Inthecity.