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Portrait de l'artiste Aborigène Amy Ngurnta Nuggett (1940)

L'artiste Aborigène Amy Ngurnta Nuggett (1940) de Mangkaja Arts, © Photo with the courtesy of the artist and Mangkaja Arts.

L'artiste Aborigène Amy Ngurnta Nuggett (1940) de Mangkaja Arts, © Photo with the courtesy of the artist and Mangkaja Arts.

En Australie, de nombreux scientifiques et botanistes collectent le savoir millénaire des Aborigènes concernant les médecines traditionnelles et les comestibles. La transmission de ces connaissances s’effectue le plus souvent en respectant leur copyright sur ces sujets, comme on le ferait avec une œuvre d’art. L’artiste Amy Ngurnta Nuggett est née en 1940 à Karnanganjawutu dans le pays désertique de Mangala. Elle est à la fois artiste à Mangkaja Art aujourd’hui et spécialiste des plantes médicinales.

Ses peintures marquantes offrent un écho profond aux lieux de sa jeunesse, et révèlent en écho comme des herbiers des végétaux, ou des partitions des collectes de graines et feuilles, tels nos moines hier dans leurs jardins médiévaux.Leurs vies nous relient à une des plus anciennes civilisations de notre planète, qui continue de convoquer ses histoires et son expertise cartographique, botanique et spirituelle, sur des toiles de lin.Je vous invite à découvrir son histoire exemplaire à travers les déserts de l’autre bout du monde, jusqu'à notre exposition d'art Aborigène actuelle à Bruxelles.

« Quand j'étais jeune, nous avons voyagé à Japirngka pour vivre avec mon grand-père et ma grand-mère. Quand j'étais plus âgé, nous sommes partis pour Wili, une jila que nous appelons l'eau vive. Nous étions au milieu d’une communauté. Nous les avons suivi pour voyager ensemble à travers le pays des dunes de sable (Jilji). Puis nous avons continué de notre côté à voyager à pied jusqu'à Purluwarla. Il faisait tellement chaud, que nous marchions au clair de lune.Après avoir quitté le lieu de Purluwarla, nous nous sommes rendus à Purrpurn où nous avons campé avec mon grand-père et ma grand-mère. Walka, ma mère était là aussi. Mawukura Jimmy Nerrimah avait été envoyé en éclaireur à Kurungal.

Œuvre de l'artiste Amy Ngurnta Nuggett (1940) - Rijijirr - Bush Medicine - 120 x 120 cm - 17/20. © Photo : Aboriginal Signature Estrangin Gallery with the courtesy of the artist and Mangkaja Art.

Œuvre de l'artiste Amy Ngurnta Nuggett (1940) - Rijijirr - Bush Medicine - 120 x 120 cm - 17/20. © Photo : Aboriginal Signature Estrangin Gallery with the courtesy of the artist and Mangkaja Art.

Nous l’avons suivi plus tard et avons campé à Lumpu Lumpu. Nous attendions que les autres membres de la famille arrivent.Les travailleurs de la gare de Cherrabun ont vu un feu de brousse à Yarrapurlu et ont pensé qu'il devait y avoir Bushmen là-bas. La police les a traqués jusqu'à Yarrapurlu, les a enchaînés et les a emmenés à la station de Cherrabun. Ils avaient peur de la police.Nous avons également campé une nuit à la station de Cherrabun. Notre peuple appelle cet endroit Jukurirri. Mon père est décédé là-bas, puis ma mère et moi sommes allés à Jubilee Station, près de la Rivière Fitzroy. De là, je suis allé à l'école de la mission à Fitzroy Crossing. J'y suis resté jusqu'à Noël, mais je ne voulais pas y retourner, ma famille me manquait. Je suis allé à Jubilee Station pour retrouver mes proches, où j’ai appris à travailler et à nettoyer la maison du directeur. Nous avions des samedis et dimanches de repos.Un lundi, mon mari qui m’était promis est venu de la gare de Gogo, Pamarrjarti, pour venir me chercher et je suis allé vivre avec lui, plus loin à la communauté de Bayulu, non loin de Karnparrmi. ».

Portrait de l'artiste Aborigène Ngarralja Tommy May (1935)

© Photo de l'artiste Tommy-May-by-Charles-Freger-(Gorman-Collab), with the courtesy of Mangkaja Art

© Photo de l'artiste Tommy-May-by-Charles-Freger-(Gorman-Collab), with the courtesy of Mangkaja Art

Avant de traverser le monde, ils vivaient dans les déserts les plus éloignés d’Australie. Aujourd’hui, ils sont artistes et exposent de l’Europe à New-York. A eux seuls ils résument une accélération du temps impressionnante à l’échelle d’une vie et toute l’importance de la préservation du savoir.

Voici l’histoire de Ngarralja Tommy May, né en 1935 à Yarrnkurnja dans le Great Sandy Désert, actuellement exposé à Bruxelles.

"J'étais grand quand j'ai quitté mon pays. Je chassais déjà tout seul. J'étais avec mon jeune frère et ma mère. Mon père était décédé à ce moment-là. Je connais les histoires et les endroits clefs dans mon pays. Cependant nous ne sommes pas autorisés à les peindre pour le pays des autres. Nous serions tués ou nous aurions des problèmes si nous faisions cela.
Il y a des histoires plus au moins faciles, loin d’être aussi sensibles que le law business, mais nous ne pouvons pas les peindre non plus".

"J'ai d'abord vu des peintures dans des grottes. J'ai beaucoup appris des anciens, surtout de mon père et de mon grand-père. Je vivais dans tous les endroits de mon pays, où nous campions. Wurna juwal, toujours en mouvement".

Ngarralja Tommy May danse et chante le lieu fondamental de Kurtal, où se déroule une cérémonie importante relative au jila [trou d'eau vivant] principal dans son pays. Il est également un des derniers rain makers (faiseur de pluie du désert) d’Australie.

"Quand je peins, je ne cesse d’y penser. Mon travail consiste maintenant en des dessins pour la gravure, directement sur l’étain, ou parfois sur le bois, à l'aide d'un couteau ou d'un stylo. Je travaille tous les jours et j’ai beaucoup voyagé avec mes peintures. A Singapour, Houston, Washington D.C., New York" tout récemment pour la Outsider Art Fair début 2020.

Son histoire personnelle est un mélange complexe de ses expériences vécues, du Temps du Rêve, de ses liens profonds avec les lieux et des bouleversements avec l’installation des stations d’élevage immenses dans le Kimberley par les occidentaux. Elles ont amené de nombreux hommes du désert et leur famille à effectué un travail forcé dans les fermes éloignées.

Le langage visuel complexe de Tommy traite et conjugue ces multiples dimensions, pour partager, protester et nous interpeller sur ces histoires non documentées de son peuple.

Peinture Aborigène de l’artiste Ngarralja Tommy May,  Kurtal_Tommy - 120 x 120 cm - 435/18 © Photo Aboriginal Signature Estrangin Gallery with the courtesy of the artist.

Peinture Aborigène de l’artiste Ngarralja Tommy May, Kurtal_Tommy - 120 x 120 cm - 435/18 © Photo Aboriginal Signature Estrangin Gallery with the courtesy of the artist.

Ngarralja Tommy May parle couramment le Wangkajunga, le Walmajarri et l'anglais et écrit le Walmajarri, langues rares dont il existe juste 850 locuteurs aujourd’hui. C'est un membre fondateur du centre d'éducation des adultes de Karrayili où il a appris à lire et à écrire sa propre langue et l’anglais.
Ngarralja est une personne importante pour l'art et la culture à Fitzroy Crossing. Il est un ancien député Président de Mangkaja Arts et ancien président du Kimberley Aboriginal Law and Cultural Centre(KALACC).
Ngarralja a également été cadre pendant 21 ans au sein de l'Association of Northern Kimberley and Arnhem Aboriginal Artists (ANKAAA) Board of Directors.

Il est un des derniers artistes vivants, ayant contribué à la toile magistrale de 10 m x 8m, « Ngurarra » utilisée pour revendiquer avec succès leurs terres indigènes, sur un vaste territoires de 100 000 km2. Aujourd’hui Ngarralja vit avec ses enfants dans la communauté Mindi Rardi à Fitzroy Crossing et continue de transmettre son savoir et de créer des œuvres à 86 ans.

Peinture Aborigène de l’artiste Ngarralja Tommy May, Kurtal_Tommy - 60 x 60 cm - 242/19 © Photo Aboriginal Signature Estrangin Gallery with the courtesy of the artist.

Peinture Aborigène de l’artiste Ngarralja Tommy May, Kurtal_Tommy - 60 x 60 cm - 242/19 © Photo Aboriginal Signature Estrangin Gallery with the courtesy of the artist.

Vous pouvez retrouver ses œuvres dans les prestigieux musées et collections suivantes :
Kluge Ruhe Museum of Aboriginal Art – Charlottesville USA
National Museum of Australia, Canberra
National Gallery of Victoria
Curtin University Collection, Perth
Queensland State Art Gallery Berndt
Museum of Anthropology Australian Print Workshop
Flinders University Art Museum, Adelaide
Carleton College Art Collection, Northfield Minnesota
Kennesaw State University Little

Contemplating the Stars, the Present and Future - On a Personal Note

by Natalie McCarthy, studio coordinator at Mangkaja Arts, June 2020

As Studio coordinator, I have only been working with Mangkaja artists for two years, a short time in the history of MARA. The magic that happens in the studio is remarkable but can be a daily occurrence. Seeing a work unfold before my very eyes, there are no real words to describe that feeling, the buzz. Or when an artist such as Eva Nargoodah brings in a work you know they have laboured over for many weeks, even months in between juggling family life and grand kids.

Peinture Aborigène et gravure sur place de métal de l’artiste Ngarralja Tommy May  - JILJI AND BILA - 60 x 60 cm - 340/19

Peinture Aborigène et gravure sur place de métal de l’artiste Ngarralja Tommy May - JILJI AND BILA - 60 x 60 cm - 340/19

There it is, just like a miracle. In the forefront is Mangkaja’s former Chair, founding member and one of the last remaining Rainmakers, Senior Law man Ngarralja Tommy May. He would usually come into the studio every day, except for the last few months because we have had to close due to the Corona Virus pandemic, which has been difficult for him. Tommy began his working career as a stockman, taking him through the western and central desert regions and as far north as Arnhem Land, learning many of the dialects on the way. Since he began doing art, things have changed a lot for Tommy, except for the travel bit. Not only including most of Australia, Tommy has travelled the world over, recently returning from New York Outsider Art Fair earlier in January 2020. He says," It's my job and it's a good job" because he gets to travel everywhere and try different things. "And now I've even done fashion" referring to the successful collaboration with Australian fashion house Gorman that happened last year. Tommy is highly regarded for his distinguished printmaking skills, which have provided the foundation and a natural progression for the development of his etchings onto tin works. He has also experimented with digital animation, jewellery and is an innovator with his art practice in general. Kurtal 2019 uses pens and markers normally used by graffiti and street artists to tell the ceremonial story of Kurtal digging the Jila and bringing the rain.

Peinture Aborigène de l’artiste Sonia Kurarra  - MARTUWARRA - 240 x 120 cm - 182/19.

Peinture Aborigène de l’artiste Sonia Kurarra - MARTUWARRA - 240 x 120 cm - 182/19.

Sonia Kurarra is also an artist who would work every day, all day if you let her. Her stream of consciousness mark making enables her to recreate again and again her fond memories of growing up by the Fitzroy River. Immersing herself and the viewer in painterly-layered renditions of the flora and fauna that exist there and even created it. Sonia was the first to try her hand on Perspex after picking up a discarded piece in the studio to work on and has taken the medium to new levels, leading the way for her sister Mrs Japulija (dec.2020) and the rest of the Mangkaja senior artists to try. Around the time Sonia and Mrs Japulija produced the Perspex works included in this show they also collaborated together on the most ambitious Perspex installation to date, producing six panels reaching three metres high, of double sided transparent work, hung from the ceiling and causing a sensation at the MCA Sydney as part of The National March 2019. Mrs Japulija’s Billabongs 2019, as seen in 36th NATSIAA can also be viewed from front and back. The transparency shows the subtle structured layers she created with grids and circles to represent the billabong country of the Fitzroy Valley after flood time and looks completely different on each side. One of her last works to be created on the Perspex medium.

Peinture Aborigène de l’artiste  Rosie King Tarku  - Desert From The Air - 120 x 120 cm - 20/20

Peinture Aborigène de l’artiste Rosie King Tarku - Desert From The Air - 120 x 120 cm - 20/20


When Rosie Tarco King enters the studio she will announce, "I've walked a long way I have, I walked a long way me". She is not referring to the aged care facility where she now lives but the desert she walked out of as a young woman in the 60’s, one of the last nomads of the area. A long- time member of Mangkaja, Rosie has had a remarkable explosion in paint lately to create these new paintings that recall the landmarks and maps of country she travelled across in the Great Sandy Desert.It’s been quiet in the studio since we have had to close with Corona-19 restrictions and there have been a lot of adjustments to continue supporting the artists and allow them to keep doing what they do best, making art whilst keeping them safe.Since last year and just recently we have sadly lost two more of the artists included in the show. With personal stories that show great resilience and survival, their art connects us to place and keeps it alive for generations to come. The strength and confidence to which MARA artists have made their mark up until today leaves a conscious space for the younger artists to come through and try their hand at painting, perspex, tin, jewellery, fashion or something new.