Exposition “The Pintupi Lifeline” in partnership with Papunya Tula
Du mardi 9 mars au dimanche 11 avril 2021 au sein de la galerie Aboriginal Signature Estrangin à Bruxelles
Vernissage le mardi 9 février de 11h à 21h.
Dans le cadre du confinement, notre galerie reste ouverte et vous reçoit sur RDV (2 personnes du même foyer max) du mardi au dimanche, de 11h à 19h.
Nous nous réjouissons de vous accueillir dans ce contexte particulier. Dans le respect des principes de sécurité recommandées par le Conseil Fédéral pour les magasins, nous vous invitons à réserver votre visite dans notre agenda ici.
A bientôt
The Pintupi Lifeline
L’exposition à Bruxelles réunit 12 artistes du peuple Aborigène Pintupi, nés entre 1943 et 1961. Issus de la prestigieuse communauté artistique de Papunya Tula, eux-mêmes ou leurs pères ont lancé ce mouvement artistique il y a 50 ans en 1971, dans cet endroit isolé du centre de l’Australie.
Pendant un demi-siècle ces grands artistes ont contribué à écrire une page de l’histoire de l’art. En 2021 c’est l’anniversaire des 50 ans de ce big bang artistique qui changera la ligne de vie de ce peuple, lui permettra d’entrer dans les plus grands musées du globe, et de porter haut leur identité comme un étendard culturel, social et politique.
Anniversaire des 50 ans de Papunya Tula (1971 - 2021)
Les artistes présentés dans la capitale de l’Europe sont tous des « bush babies », anciens nomades dans leur enfance et adolescence, confrontés à une rencontre avec le monde occidental entre les années 1963 et 1984. Cette dernière date est marquante pour l’artiste Yalti Napangati, car elle fit partie avec son frère et son mari, du dernier groupe des nomades Pintupi du désert central Australien. Les bouleversements de vie, l’accélération du temps, le saut dans un autre monde, auraient pu se réaliser en perdant tous ses repères. Dans une étonnante capacité de résilience, d’énergie et de puissance de transmissions, il n’en fut rien pour ces fières hommes et femmes nomades.
La solidité des liens familiaux, l’importance de l’ancrage sur le territoire, l’autorité sur ces espaces préservés, la profondeur de leurs racines, leur ont permis de passer le pas sans trop d’ambages.
Un pan entier de l’histoire de l’art
L’histoire officielle a retenu que c’est un occidental comme Gœffrey Bardon qui lancera ce mouvement artistique. La réalité est un peu différente.
En 1967 les Aborigènes d’Australie accèdent à la nationalité Australienne suite à un référendum ! Le risque de se fondre dans cette nouvelle culture occidentale est considérable. Les grands anciens seront convaincus qu’il faut préserver à tout prix la culture. Que ce patrimoine intangible et structurant est le ciment de leur peuple, leur richesse, leur raison d’être.
En 1969, dans le lieu de sédentarisation installé à Papunya après Haast Bluff, les hommes initiés vont emprunter la peinture acrylique utilisée par les enfants à l’école, pour cristalliser leur mémoire sur les matériaux disponibles comme le contre-plaqué en provenance des baraquements.
Les recherches menées par le conservateur Luke Scholes, du Musée de Darwin, ont montré la naissance collaborative de ce mouvement artistique, à la fois du côté Aborigène et avec les contributions occidentales.
En effet, Geoffrey Bardon n’arrive quant à lui à Papunya que deux ans plus tard en 1971. Il y restera d’ailleurs moins de deux ans, mais y jouera un rôle clef dans la reconnaissance et dans la promotion de cet art. Il est fasciné par ces peintures qu’il découvre dans un hangar en tôle ondulée. Il encourage les artistes, sélectionne une petite centaine d’œuvres en 1971 qu’il présentera à Alice Spring au Dr. Colin Jack-Hinton, nouveau directeur du Musée de Darwin (MAGNT) de 1970 à 1993. Ces œuvres sont aujourd’hui des trésors nationaux qui ne peuvent quitter l’Australie.
Profondeur des racines
A Bruxelles, nous retrouvons les acteurs fondateurs de ce mouvement artistique comme Ronnie Tjampitjinpa (1940) ou leurs enfants témoins directs comme Yinarupa Nangala (fille de Anatjari Tjampitjinpa et épouse de Yala Yala Gibbs Tjungurrayi), comme Payu Napaltjarri (épouse de Freddy West Tjakamarra), Mary Napangati (épouse de Ronnie Tjampitjinpa).
Nous y découvrons également la puissance des lignées, avec les fratries d’artistes importants comme Charlie Tjapangati (1949) et sa soeur Nanyuma Napangati (1944), Yuyuya Napangati (1946) et son frère Ronnie Tjampitjinpa (1940), Ray James Tjangala (1958) et sa sœur aînée Yinarupa Nangala (1955), Richard Yukenbarri Tjakamarra (1960) et sa sœur Takariya Napaltjarri.
Résonance institutionnelle
L’artiste George Tjungurrayi (1943) est né dans le désert près de Kiwirrkura. George a marché jusqu’à Papunya avec un autre jeune homme, après avoir vécu tout un temps à Mukula, un lieu de cérémonie important. Il commença à peindre pour Papunya Tula Artists au début des années 1980. Aujourd’hui il est dans le top 50 des “Australia’s Most Collectable Artists” de l’Australian Art Collector Issue 23.
Les différents artistes de l’exposition à Bruxelles, ont des œuvres qui figurent dans de nombreux musées et institutions prestigieuses. Pour en citer quelques-uns. Aux USA : The Seattle Art Museum, USA. The University of Virginia, USA. Cornell University New-York, Hood Museum USA. Carnegie Museums of Pittsburgh, U.S.A. Toledo Musuem of Art, Toledo, Ohio, USA. Harvard Art Museum, Cambridge, Massachusetts, USA.
En Australie : National Gallery of Australia. Art Gallery of NSW. National Gallery of Victoria (Sydney). Charles Darwin University. Museum of Contemporary Art, Sydney. The Museums and Art Galleries of the Northern Territory. Adelaide Art Gallery.
En Europe : Musée du Quai Branly – Jacques Chirac. Groninger Museum, The Netherlands. Aboriginal Art Museum, Holland, The Netherlands, la Fondation Opale en Suisse…
Leurs histoires convoquent dans la capitale de l’Europe la mémoire de myriades de générations, avec une audace sans cesse renouvelée, dont les formes géométriques, les signes ancestraux semblent si anciens et si modernes à la fois, quitte à faire de l’ombre aux chapitres de l’art cinétique occidental.
Ces peintures nous racontent leurs histoires, leur attachement à ces lieux traversés, célèbrent 50 ans d’un mouvement artistique, et ne cesseront de nous questionner avec leur art signifiant qui porte un message profond.
La galerie Aboriginal Signature Estrangin réprésente officiellement et directement en Europe Papunya Tula artists. Nous sommes extrêmement honorés de présenter ici près de 40 œuvres sublimes de cette communauté artistique historique.
Et nous nous réjouissons de vous accueillir dans notre espace de 250 m2 pour découvrir ces grands et petits trésors du bout du monde.
A bientôt,
Bertrand Estrangin