Exposition d'art Aborigène : "Entre Deux Eaux"
Exposition d'art Aborigène à la galerie Aboriginal Signature : du 28 janvier au 19 mars 2016, 101 rue Jules Besme, 1081 Bruxelles.
Horaires : de 14h à 19h, du mercredi au samedi. A d'autres moments sur simple RDV.
L’exposition réunit deux communautés et centres d’art Aborigènes, Erub et Mangkaja, pourtant distants de plus de 3000 km. Leur point commun : la célébration du territoire visible et mythologique, et des éléments aquatiques comme l’importance de préserver sa pérennité pour les générations futures.
Erub de son côté alerte le monde avec des œuvres d’art, sous la forme de sculpture d’animaux marins, à partir de filets de pêche recyclés.
Mangkaja de son côté, souligne à travers des peintures l’importance des trous d’eau et des poissons des rivières, pour la vie de ce peuple nomade aux frontières du désert semi-aride.
Cela sera la première exposition des œuvres d’Erub en Europe et une première exposition en commun avec les artiste de Mangkaja.
Des œuvres d’art Aborigène en filets de pêche recyclés pour alerter le monde
Les filets fantôme abandonnés par les pêcheurs dans l’océan constituent un problème majeur pour les populations Aborigènes habitant dans les communautés disséminées sur les côtes. Les animaux marins y sont piégés et l’environnement global est affecté.
Le projet « Ghost Net art », offre une solution innovante pour alerter sur ce problème environnemental et s’inscrit avec les artistes d’Erub de façon remarquée dans le mouvement d’art contemporain aborigène d’Australie.
Les filets de pêche fantôme, une menace pour la faune marine
Entre 2004 et 2009, plus de 77% de la faune marine comme les tortues ont été blessées par des filets fantômes, les autres espèces comme les requins, les poissons, les baleines, dauphins et oiseaux… étant emmêlées dans les filets.
Le projet artistique Ghost net souligne la vie des peuples indigènes et leur dépendance à l’océan pour permettre à ces communautés de se maintenir sur leurs territoires et de perpétuer leur culture.
Le centre d'art Aborigène Erub, sous les feux de la rampe en Australie et en Europe
Ce projet nécessite le support de multiples acteurs à travers le monde. Après l’exposition remarquable des œuvres d’Erub au Musée National d’Australie en Novembre 2015, inaugurée par son Excellence le Prince Charles, les artistes d’Erub seront exposés pour la première fois en Europe à la galerie Aboriginal Signature du 27 janvier au 19 mars 2016, avant de faire l’objet d’une grande exposition au Musée Océanographique de Monaco en avril 2016.
Le centre d’art d’Erub a commencé à réaliser des sculptures en 2010, avec ces filets de pêche recyclés, sous la coordination de l’artiste non indigène Lynnette Griffiths.
Leurs travaux soulignent une collaboration fertile entre artistes indigènes et occidentaux.
Une entrée par la grande porte dans des collections Aborigènes internationales
Les œuvres d’Erub ont été acquises par le Queensland Art Gallery, le Parliament House Collection Canberra, la National Gallery of Australia, le National Museum, Canberra, l'Australian Museum Sydney, le National Maritime Museum Sydney, l'Australian National University, Cairns Regional Gallery and private collections.
Le centre d'art Aborigènes de Mangkaja tutoie les codes picturaux de nos artistes occidentaux
Les œuvres du centre d'art de Mangkaja figurent également avec les artistes Dolly Snell, Sonia Kurarra, Wakartu Cory Surprise, dans les collections des plus grands musées Australiens, et dans de multiples collections privées à travers le monde. L’artiste Dolly Snell a reçu en 2015 le grand prix du Telstra Award, toutes catégories confondues.
Les œuvres des artistes Aborigènes de Mangkaja peuvent étonner par la modernité des compositions, l'audace des couleurs conviées sur les toiles. Leurs œuvres célèbrent le territoire, ses différentes dimensions, empiriques mais également spirituelles. Les codes picturaux employés par les artistes Aborigènes peuvent se rapprocher de façon assez inattendue de nos artistes occidentaux. Par exemple, les toiles de Sonia Kurarra pourraient rivaliser avec des œuvres de l'artiste Pierre Alechinsky, dans sa façon de scinder l'espace et de composer sa peinture avec ces signes sensibles entre figuration et abstraction.
Le musée d'art Aborigène d'Utrecht (AAMU), ne s'y trompait pas quand il conviait il y a quelques années des artistes de Mangkaja dans une exposition commune avec les grandes signatures du mouvement COBRA. La force, l'énergie, la résonance, qui émanent de ces œuvres, établissent comme un dialogue improbable entre plusieurs mondes, comme si des passerelles et intuitions artistiques pouvaient traverser les océans et nous faire vibrer à l'unisson.